ARTHUR BRENAC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A propos de Pierre Laroche ...

 

Pierre Laroche a 56 ans. Il est brocanteur-amateur, ancien chauffeur de taxi et grand amateur de whisky.

Il ne s'est jamais totalement remis d'une douloureuse séparation amoureuse qui l'a rendu dépressif.

C'est un homme courageux qui se croit lâche mais qui va trouver dans son amitié avec Arthur Brenac, le moyen de mettre en avant toutes ses qualités qu'il avait enfouies en lui. Il nous livre dans " Le Secret de Diana Danesti ", quelques explications sur l'Homme qu'il a été et est aujourd' hui. En voici quelques extraits  :

 

" ... J’avais besoin de penser à tout ce temps qui s’était écoulé depuis les six années que j’avais quitté mon travail de chauffeur de taxi, pour me consacrer à celui beaucoup moins fatigant de brocanteur amateur. A vrai dire, c’était d’ailleurs plus une passion qu’un travail, j’achetais plus que je vendais, faisant tout ce qu’il fallait pour dissuader le client de s’offrir l’objet dont je ne pouvais me séparer. Je ne gagnais pas grand-chose mais étant d’une nature peu dépensière, et ayant acheté un studio à l’époque ou il était encore possible de devenir un petit propriétaire sans être pour autant un grand bourgeois, je pouvais me permettre de vivre avec un minimum d’argent … "

 

" ... Je portais la veste en velours côtelé de couleur camel que je m’étais justement offerte le jour de mes cinquante ans, le jour aussi ou la femme avec qui je vivais depuis plus de vingt ans m’annonça qu’elle avait trouvé un homme beaucoup plus jeune que moi, beaucoup plus riche également pour refaire sa vie. Une vie au fond que je n’avais jamais su lui offrir les nuits pendant lesquelles j’avais travaillé et les jours pendant lesquels j’avais dormi… pour rattraper mes nuits ... "

 

C'est également un ancien grand collectionneur de vinyles anglo-saxons, néanmoins  cette passion semble lui avoir laissé un goût amer :

 

" ... Sorti de ma léthargie, je constatai le lendemain de notre rupture, et ce avec un pincement au cœur et un sourire forcé aux lèvres, qu’elle avait fait  main basse sur les meubles, objets et effets personnels les plus intéressants pour me laisser en contrepartie ma table en formica de merde, les quatre chaises qui allaient avec  et quelques babioles sans aucune valeur matérielle. Elle avait surtout eu la courtoisie touchante ou peut-être la distance dédaigneuse, de ne pas avoir touché à ma fabuleuse collection de vinyles constituée pour la plupart, d’albums anglo-saxons des années 60 et 70, dont j’avais rassemblé avec un acharnement passionné, les pièces les plus rares depuis mon adolescence …"

 

" ...  The Yardbirds, The Kinks, Led Zeppelin, Deep Purple, Pink Floyds, T. Rex, Bowie et les autres ! Combien m’avait coûté le temps passé à chasser, classer, répertorier les 45, 33 et 78 tours que ces groupes et chanteurs avaient gravés entre deux lignes de coke ? Les sillons noirs que j’avais « aspiré » en boucle dans le taxi et chez moi, avaient fini par creuser de manière circonvolutionnaire, la tombe de mon histoire avec Marie. En effet, rien ne me faisait plus plaisir que de les écouter huit à dix heures par nuit en conduisant mon taxi … Hélas, rien ne me faisait plus plaisir aussi, que de les entendre dès que j’émergeai de mon sommeil, pour me détendre alors que Marie aurait tout simplement voulu aller au cinéma, visiter des musées, des boutiques. Elle avait secrètement désiré voir se dessiner notre avenir, hors du cycle infernal de cette morne vie que je lui avais imposé sur le rythme  envoûtant de « It Ain’t Easy » de Ziggy Stardust, chanson dans laquelle Bowie proclamait d’une voix pointue et nasale :

« Ce n’est pas facile d’atteindre le paradis quand vous êtes au plus bas »…

Le problème étant que j’avais fait de ce « plus-bas » mon paradis… "