ARTHUR BRENAC

La Société " Moștenire " ( par " Dragan")

 

" —... Il existait au sein de La Garde de Fer, une société discrète nommée « Moștenire». C’était un institut de recherches pluridisciplinaires composé d’un groupe de chercheurs spécialisés dans l’histoire antique de la Roumanie. Il semble que sa création ait eu lieu sous l’impulsion de certaines personnes que Codreanu avait rencontrées en automne 1922 à Berlin pendant ses études à l’université. C’est en effet à son retour qu’il commença à réfléchir sérieusement à une possible connexion entre le christianisme et d’autres religions beaucoup plus anciennes… Moștenire avait pour but de rendre aux roumains leur fierté, à travers la Grande histoire qui avait été la leur bien avant que les envahisseurs de tout bord ne viennent les asservir. Ainsi, Lovinescu et d’autres éminents scientifiques redécouvrirent dans les sites archéologiques, les coutumes populaires, les écrits anciens, les chansons et les contes de fées, tout ce qui de près ou de loin pouvaient prouver que la Roumanie en des temps reculées, fut le Centre suprême de la Tradition occidentale. On peut dire sans exagération possible que Moștenire fut à la Roumanie, ce que l’Ahnenerbe fut à l’Allemagne…

—L’Ah…ne…nerbe ?

—« Studiengesellschaft für Geistesurgeschichte Madame de Picou-Sinbrac» ! l’interrompit-t-il d’une voix  exaltée, et ce dans un allemand à faire pâlir le plus talentueux des germanophiles… Ou si vous préférez « La société pour l'étude des idées premières et  l’Héritage des ancêtres»… rajouta-t-il avec une lueur de profond respect dans le regard… Créée par Himmler en 1935,  l’Ahnenerbe devait permettre à tout un tas de scientifiques allemands, de démontrer l’antériorité d’une civilisation indo-germanique sur toutes les autres et la supériorité raciale des Aryens qui en étaient les descendants… Plusieurs expéditions archéologiques furent ainsi organisées en Allemagne, France, Italie, Ukraine, Suède, Islande, Afghanistan, Tibet, Pologne, Bulgarie et… bien-sûr en Roumanie…

Au mot « Roumanie », le géant fit tourner plusieurs fois la lame incurvée autour de son index comme pour marquer l’importance de son pays d’origine.

Sa dextérité était impressionnante.

—L’intérêt des allemands pour la Roumanie remontait bien avant la création de l’Ahnenerbe… Ainsi en 1912,  une autre société du nom de Thulé, spécialisée dans les recherches ethnographiques, vit le jour. Elle s’intéressait gentiment au pangermanisme aryen et éditait tranquillement des compilations consacrées à la poésie de l’antiquité nordique lorsqu’en 1918, un nouveau membre y ramena de mystérieux rituels opératifs qu’il avait appris au sein d’autochtones de la région de Bucegi dont il était originaire… Thulé devint alors du jour au lendemain une société secrète dans laquelle fut pratiquée une « magie » ancestrale. Elle adopta comme emblème, la croix de Wotan qui quelques temps plus tard, sera connue dans le monde entier sous le nom de « croix gammée »… "

 

 

" ... —L’histoire moderne a toujours voulu opposer la Croix Chrétienne à la Svastika, Madame de Picou-Sinbrac… Il s’avère pourtant que la redoutable magie que l’inconnu [1] « roumain » avait ramenée à Munich, permettait de réactiver cette croix immobile en une croix en mouvement, pour qu’enfin sous l’action de son tournoiement, réapparaissent à la surface de notre monde, les forces anciennes que l’on croyait éteintes à tout jamais... En effet, en donnant son sang, le Christ avait stoppé malheureusement le processus mis en place depuis des millénaires, pour l’avènement de « celui qui doit venir »… A cause de son sacrifice, la Roue avait arrêté sa course… Le temps des Dieux fut remplacé par celui de Dieu et celui de dieu par celui des hommes, qui livrés à eux-mêmes selon le souhait du Galiléen, firent de leur monde : un amas de boue et de médiocrité irresponsable, un monde pris dans l’immobilisme spirituel le plus pervers qui soit, dissimulé dans un corps se mouvant sans cesse dans les courants nébuleux d’un matérialisme écœurant ..."

 

 

 

[1] Cet inconnu fut ramené à Munich par Le baron Rudolf Von Sebottendorf,  ingénieur allemand naturalisé turc qui mena la société de Thulé. Ce dernier, initié au sein d'une confrérie musulmane soufie avait l'ambition de concilier la franc-maçonnerie et le Coran. Pour marquer les liens qui unissaient la « nouvelle Thulé » à la « Roumanie magique », Sebottendorf loua le 1er juin 1918, l'hôtel des Quatre Saisons pour y installer le siège de la société.  Il voulait faire ainsi un clin d’œil au livre « Dracula » de Bram Stoker, dans lequel Jonathan Harker commence sa quête du vampire dans cet Hôtel des Quatre-saisons, Maximilianstrasse à Munich !

(Nous devons ces informations explosives à Jean Paul Bourre qui s’était rendu sur place dans les années 70, pour enquêter sur les liens occultes pouvant exister entre le nazisme et une certaine forme de  vampirisme)